Le français à luniversité

La recherche en français et sur le français du nord au sud des Amériques

Olivier Dezutter

Texte intégral

1Du 4 au 7 février 2014 était organisé à l’Université nationale du Costa Rica, sous les auspices de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF), le 16e congrès régional des professeurs de français de l’Amérique latine et de la Caraïbe. Le thème choisi : « Le français naturellement », au-delà du clin d’œil à propos de la généreuse nature caractéristique du pays hôte, très soucieux de la préservation de son environnement exceptionnel, faisait surtout référence au fait que dans le contexte de cette région du monde, le Costa Rica se démarque en affirmant une volonté politique de maintenir un statut officiel pour le français dans le système d’éducation, ce qui s’est concrétisé par son admission récente en tant que pays membre observateur au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie.

2En plus des nombreuses conférences et ateliers, plusieurs tables rondes ont permis de traiter de sujets aussi divers et importants pour le contexte régional concerné tels que la dynamique de formation continue des enseignants, les orientations des programmes de maîtrise, le français du tourisme, les littératures latino-américaines ou encore les politiques linguistiques pour l’Amérique latine et la Caraïbe.

3Le dossier compris dans ce numéro du Français à l’université prend sa source dans une autre de ces tables rondes, organisée à l’initiative du vice-président de la FIPF, Raymond Gevaert, autour du thème « Le français langue d’enseignement et de recherche ». Avaient alors pris part à cette table ronde Jean-Pierre Cuq, président de la FIPF, Patrick Chardenet, responsable de l’Antenne Amérique latine du Bureau des Amériques de l’Agence universitaire de la Francophonie, Haydée Silva, professeure à l’Université nationale autonome du Mexique, Gabriella Vargas, professeure à l’Université du Costa Rica et moi-même. À la suite des différents points de vue et témoignages apportés par les participants a germé l’idée d’approfondir la réflexion à travers ce dossier en centrant la problématique sur la question de la recherche en français et sur le français du nord au sud des Amériques.

4L’espace restreint de cette publication nous obligeant à limiter nos ambitions, plutôt qu’un large portrait à tendance exhaustive et à visée comparative, nous avons choisi de proposer quatre coups de sonde, du Québec au Brésil, en passant par le Mexique et l’Amérique centrale, en mettant l’accent d’une part sur les conditions à la fois au niveau institutionnel, organisationnel et politique qui permettent qu’émergent, se maintiennent et se développent les activités de recherche en et sur le français et, d’autre part, sur la teneur et l’orientation de certains de ces travaux. En filigrane surgissent un certain nombre de points qui méritent de retenir l’attention des chercheurs, des autorités universitaires et politiques pour assurer l’avenir de ces recherches. Il faut souligner en particulier le rôle essentiel joué par les programmes de soutien aux jeunes chercheurs et aux chercheurs établis, qu’il s’agisse de soutien financier (bourses de recherche et de mobilité) ou de soutien académique (soutien à la formation à la recherche et au développement des compétences en littératie académique), ainsi que l’importance des réseaux de collaboration et des stratégies de compilation, d’archivage et de diffusion des travaux réalisés.

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Pour citer

Olivier Dezutter, La recherche en français et sur le français du nord au sud des Amériques
Le français à l'université , 20-01 | 2015
Mise en ligne le: 20 mars 2015, consulté le: 27 juillet 2024

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