Le français à luniversité

La traduction de l’adjectif composé : de la micro-syntaxe au fait de style

James Archibald

Référence de l'oeuvre:

Vautherin, Béatrice, dir., (2007), La traduction de l’adjectif composé : de la micro-syntaxe au fait de style, Palimpsestes, no 19, Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 180 pages.

Texte intégral

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1Ce numéro de la revue Palimpsestes nous arrive en deux volumes. Le premier présente une série d’articles dont les auteurs nous livrent une réflexion détaillée sur un problème fondamental en stylistique comparée : la traduction de l’anglais vers le français de l’adjectif composé et la manière dont les traducteurs ont su, avec plus ou moins de succès, communiquer dans les textes d’arrivée le sens des textes de départ. Les auteurs s’appuient sur un large éventail de textes, qui vont du roman classique américain de Nathaniel Hawthorne The Scarlet Letter à la poésie hermétique de E. E. Cummings, en passant par un corpus de textes journalistiques contemporains. Ce qui retient notre attention est l’analyse très fine d’un fait de langage qui oppose les systèmes anglais et français. De toute évidence, ces derniers découpent la réalité adjectivale de manière parfois radicalement différente. La compréhension de ce découpage constitue un défi qui exige de chaque traducteur une approche stratégique efficace permettant de franchir le fossé qui sépare ces deux langues pourtant voisines.

2Le second volume contient les textes de référence pour six des sept articles contenus dans le premier ouvrage. Le lecteur y trouvera des morceaux choisis des textes de départ, suivis d’exemples de traduction. Ce deuxième volume, malgré sa minceur, a le grand avantage de nous présenter les éditions de référence des textes de départ et, dans un esprit comparatiste, diverses traductions en langue française. À titre d’exemple, Ronald Jenn (Université Charles de Gaulle – Lille 3) nous permet de comparer la traduction de l’adjectif composé tel qu’utilisé par Hawthorne dans trois traductions françaises : celles de Maria Canavaggia (1946), de Charles Cestre (1955) et de Pierre Leyris (1963). Quel plaisir de voir la variété, la mise en application de stratégies différentes et la créativité relative de traducteurs qui exercent une pleine mesure de liberté stylistique !

3Les analyses, parfois extrêmement pointues, constituent l’épine dorsale du premier volume, qui met en juxtaposition les stylistiques anglaise et française de façon à mieux saisir le défi auquel fait face le traducteur comme « révélateur de style ». Tous les exemples cités et toutes les analyses nous font comprendre que les traductions les plus réussies privilégient la créativité.

4Dans ce numéro, on présente une double mesure de réflexion traductologique, qui met en évidence une méthodologie d’analyse rigoureuse. Elle devrait alimenter la réflexion de tous ceux qui font des recherches en stylistique comparée et qui se targuent de renouveler cette discipline de base au grand profit des apprentis traducteurs qui, sans exception aucune, doivent passer par la stylistique comparée. Ces deux volumes complémentaires sont une référence méthodologique essentielle pour les chercheurs et les didacticiens.

5Édition en ligne : http://palimpsestes.revues.org/110

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Pour citer

James Archibald, La traduction de l’adjectif composé : de la micro-syntaxe au fait de style
Le français à l'université , 13-01 | 2008
Mise en ligne le: 23 mars 2012, consulté le: 18 avril 2024

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Auteur

James Archibald

Université McGill (Canada)

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