1L’ouvrage comprend les contributions d’une vingtaine d’auteurs réunis autour des problèmes qui concernent le manuel scolaire en tant que prisme reflétant les points de vue d’une société et les voix d’une nation. En ce sens, des réponses multiples sont données à la question soulevée dans le titre du livre. Les domaines envisagés sont variés. Ainsi, selon une perspective synchronique ou diachronique et parfois comparatiste, on analyse des manuels de géographie français, des manuels d’histoire grecs et allemands, de même qu’une réalisation franco-allemande ou israélo-palestinienne. Au cours des pages, on installe des images précises : une France rurale, méfiante à l’égard de l’urbanisation ; la place occupée par l’Autre ; la cruauté de l’ennemi sanguinaire pendant la guerre ou, enfin, le rapprochement des points de vue dans le contexte chaotique du Proche-Orient. Les textes sur l’enseignement des langues étrangères présentent également des positions diversifiées. Parfois, l’histoire est maquillée, et on passe sous silence des événements conflictuels dans les relations des pays concernés. Dans d’autres cas, on perçoit que l’univers politique de la nation (Grande-Bretagne, Russie, Chine, Syrie) marque de façon déterminante la conception du manuel de langue. Parmi les contributions, certaines démontent un stéréotype erroné, selon lequel la science pure échappe à l’influence idéologique de la nation. Le manuel n’étant pas uniquement du texte, une partie de l’ouvrage est consacrée à l’iconographie (images, dessins, photos, tableaux, schémas, etc.). Cet ouvrage profond et rigoureux, qui comprend les textes de plusieurs auteurs, s’achève par un hommage à Pierre Guibbert, un spécialiste des manuels et un chercheur inlassable.