Un espace de diffusion à la disposition des enseignants. Publier en ligne sur l’espace production des enseignants du site des ressources mutualisées
Texte intégral
1Bien que l’idée de mutualisation des ressources en ligne ne soit pas nouvelle1, elle n’est pas si répandue dans les différents champs disciplinaires. Plus qu’un simple partage de documents, au-delà des potentialités techniques et économiques offertes, la mutualisation des ressources scientifiques en ligne revêt un intérêt dynamique.
2Comme le souligne à juste titre Thierry Chanier, spécialiste des archives ouvertes, « on parle tout d’abord de “contribution” et non de simple “publication”2 », ce qui reflète l’idée du double objectif : pour progresser dans son travail, le chercheur met à disposition ses réflexions et résultats, lesquels servent de point de départ aux autres chercheurs ou alimentent leurs travaux. Cette dynamique redéfinit la relation auteur-utilisateur dans la mesure où l’on n’accède plus seulement au document pour le consulter : on a également la possibilité de « réutiliser pour ajouter »3. Ce nouveau mode de publication a une incidence directe sur le travail de chacun puisqu’il permet d’avoir accès aux travaux de recherche plus rapidement et plus facilement, tout en augmentant le rythme de circulation des échanges et en offrant plus de visibilité aux chercheurs.
3Dans cette optique et pour favoriser l’accès libre aux documents, le site des ressources mutualisées de l’AUF propose un espace destiné à la production des enseignants des Départements universitaires de français, des Centres universitaires d’enseignement des langues et des filières bilingues francophones (http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/). Cet espace s’ajoute au guide d’utilisation des ressources en ligne et au dispositif d’appui à l’enseignement du français, déjà fonctionnels sur le site.
4L’espace Production des enseignants consiste en une banque de données ouverte, permettant aux enseignants et chercheurs de mettre à disposition deux types de documents :
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des documents aboutis, qu’il s’agisse de communications, de cours (développements théoriques ou documents didactiques), ou encore, de mémoires ou de thèses d’étudiants ;
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des archives ouvertes — articles ou chapitres d’ouvrage en cours d’élaboration, communication ou conférence en chantier — que son auteur soumet à la communauté scientifique.
5Les documents mutualisés permettent un partage productif du savoir (ce qui est produit par les uns pour l’enseignement peut être enrichi par les autres pour l’enseignement). Les archives semi-ouvertes (mémoires et thèses) permettent d’identifier et de valoriser la jeune recherche. Quant aux archives ouvertes, elles permettent de soumettre des projets en cours à la communauté scientifique afin de susciter des échanges publics en ouvrant des thèmes de discussion sur l’espace forum, également accessible sur le site, ou directement avec l’auteur via son adresse électronique, favorisant l’émergence d’une communication scientifique directe. Les documents sont ainsi soumis à la réflexion critique (qui ne se limite plus à une communauté fermée ou restreinte de chercheurs), point non négligeable puisque cette critique intervient en amont du traditionnel travail éditorial. Finalement, ce principe présente un coût de production minime par rapport au potentiel de diffusion.
6Le fonctionnement de l’espace Production des enseignants est simple : les documents et travaux de différentes catégories disciplinaires (anthropologie culturelle, didactique des langues, linguistique du français, littérature d’expression française ou comparée, terminologie et dictionnairique et traductologie), qui se doivent d’être validés et libres de droits, sont soumis à l’aide d’un formulaire en ligne. La publication sur l’espace Production des enseignants s’étend également aux documents sonores et visuels.
7Ainsi, que vous soyez chercheur ou enseignant des Départements universitaires de français, des filières bilingues francophones ou des Centres universitaires d’enseignement des langues, nous vous invitons à soumettre vos documents en ligne (http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/cgi/register) pour les rendre accessibles à l’ensemble de la communauté scientifique et bénéficier des avantages qu’apporte la mutualisation des ressources.
8L’auto-archivage des documents scientifiques permet une large diffusion des résultats de la recherche et une communication quasi instantanée des textes scientifiques dans le monde entier. C’est un nouveau modèle de communication scientifique directe entre chercheurs. Un nombre croissant d’éditeurs acceptent le dépôt de versions auteur en construction sur des archives ouvertes. C’est aussi un moyen d’accéder plus facilement aux textes scientifiques les plus récents et de soumettre ces versions aux remarques de la communauté scientifique.
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Portail d’archives ouvertes
http://www.archives-ouvertes.fr/
Le portail des organismes de recherche et des établissements d’enseignement supérieur français dédié aux Archives ouvertes.
10Archives ouvertes spécialisées (avec auto-archivage)
http://halshs.archives-ouvertes.fr/
Archive ouverte de publications scientifiques développée par le CCSD (Centre pour la communication scientifique directe). Cette bibliothèque numérique est basée sur les principes du libre accès et de l’auto-archivage. Elle reçoit et diffuse les productions des chercheurs et ingénieurs en Sciences de l’homme et de la société.
http://www.inria.fr/publications/archiveouverte/index.fr.html
L’INRIA, acteur de l’IST (Information scientifique et technique) s’engage dans la voie des archives ouvertes en proposant de rassembler la production scientifique de ses équipes de recherche, dans une archive ouverte HAL (Hyper article en ligne) développée par le CCSD (Centre de communication scientifique directe) du CNRS. Elle met à la disposition des scientifiques un environnement de dépôt et de consultation dans les domaines des STIC (Sciences et technologies de l’information et de la communication).
11Archives semi-ouvertes (sans possibilité d’auto-archivage)
http://www.collectionscanada.ca/thesescanada/index-f.html
Le portail Thèses Canada constitue un point central d’accès aux thèses canadiennes. Ce site permet d’effectuer des recherches dans AMICUS, catalogue national canadien en ligne, pour y trouver les notices bibliographiques de toutes les thèses de la collection des thèses de la Bibliothèque nationale du Canada, collection établie en 1965. Il permet surtout d’accéder, sans frais, au texte intégral des versions électroniques des thèses et des mémoires canadiens publiés du début de l’année 1998 au 31 août 2002.
http://bdtd.ibict.br
Ce site officiel brésilien recense et, dans certains cas, met en ligne les thèses soutenues par les étudiants brésiliens dans leur pays ou à l’étranger. Le lecteur francophone peut ainsi consulter le texte intégral de thèses en français produites dans le cadre d’accords interuniversitaires.
12Référence bibliographique en archive ouverte
Chanier, Thierry, 2004, Archives ouvertes et publication scientifique. Comment mettre en place l’accès libre aux résultats de la recherche ?, L’Harmattan, Paris. Voir le texte en archive ouverte (http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001103). L’auteur fait partie de l’équipe fondatrice de l’archive Edutice (partenariat Fondation de la Maison des sciences de l’homme / CCSD-Centre de communication scientifique directe)
Notes
1 Pionnier en la matière, Paul Ginsparg a développé, au début des années 1990, une base de pre-print, d’abord à l’intention des physiciens.
2 Thierry Chanier. 2004. Archives ouvertes et publication scientifique. Comment mettre en place l’accès libre aux résultats de la recherche ?, p. 121 [en ligne] http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/docs/00/06/26/31/PDF/sic_00001486.pdf (consulté le 3 septembre 2008).
3 Ibid., p. 122.
Haut de pagePour citer
Amélie Nadeau, Un espace de diffusion à la disposition des enseignants. Publier en ligne sur l’espace production des enseignants du site des ressources mutualisées
Le français à l'université , 13-03 | 2008
Mise en ligne le: 13 février 2012, consulté le: 28 novembre 2023