1Le sixième numéro des Cahiers est à la hauteur de la réputation de qualité de cette revue trimestrielle. Il s’avère en effet opportun, avec les élargissements successifs de l’Union, de relancer les réflexions portant sur l’interrelation complexe entre identité européenne et identité francophone. C’était l’ambitieux objectif du colloque tenu à la Sorbonne Nouvelle, dont les résultats multiples sont exposés dans l’ouvrage avec concision et, ce qui n’est pas toujours le cas en ce domaine, grande lisibilité. Même si quelques aspects de certaines contributions pèchent par leur forte vision pro domo, le panorama qui résulte de l’ensemble permet au lecteur intéressé par le thème de parfaire ses connaissances en la matière. De fait, celle-ci est travaillée sous pratiquement toutes ses facettes : littéraires et historiques, aussi bien que linguistiques, politiques, juridiques, et même géopolitiques ou démographiques. Une table ronde animée par les hauts représentants diplomatiques de sept pays d’Europe du Sud-Est complète, grâce à des synthèses nationales, les exposés spécialisés. Le dénominateur commun de ces 26 analyses, diverses dans leurs optiques mais fort judicieusement articulées en quatre blocs logiques, est de considérer la francophonie ouverte comme le bouclier alterlinguistique pouvant prémunir efficacement l’Europe élargie — et encore à élargir — contre le nivellement culturel appauvrissant qui la menace de façon dramatique. Au terme de ces réflexions et de la lecture de l’état des lieux présenté, il apparaît avec clarté que le renforcement des structures de la Francophonie est aujourd’hui plus pertinent que jamais.