1Cet ouvrage se distingue par son approche interdisciplinaire de la comparaison entre le Canada et les États-Unis. Il met en dialogue la pensée plurielle sur les enjeux et les pratiques du rapprochement des deux nations par l’intermédiaire de textes écrits par des spécialistes en études américaines et canadiennes issus de diverses disciplines : histoire, anthropologie, sociologie, politique, économie, droit, urbanisme et littérature. Si le champ du comparatisme paraît tout tracé grâce à l’approche pluridisciplinaire et aux regards croisés de ces spécialistes, les domaines d’investigation se regroupent en trois pôles de réflexion principaux : la politique, l’espace et la migration.

2Au-delà de la démarche comparative classique consistant à faire ressortir les rapports de convergence et de divergence entre les deux pays en vue de dégager leurs particularités, les contributions témoignent, dans une certaine mesure, de l’intérêt d’une redéfinition des relations d’influence et d’échange entre le Canada et les États-Unis. Les réflexions d’Andrew Ives, d’Hélène Harter et de François Durpaire, qui portent respectivement sur les questions de « libre-échange et d’indépendance politique », de « suburbanisation » et de « transnationalisme des Noirs francophones au Canada », sont aussi pertinentes que la relecture de McLuhan, pour qui le Canada doit reconsidérer sa relation avec son puissant voisin en s’appuyant sur « le dialogue et la liaison » plutôt que sur la dépendance symbolique. En résumé, cet ouvrage collectif très intéressant revoit, dans le contexte actuel de la mondialisation, les éléments qui rapprochent ou qui différencient les deux nations.