1Dans la classe de langue, l’enseignement du lexique présente un grand avantage et suscite l’intérêt de la part des apprenants, sans toutefois faciliter le processus éducatif.

2Les auteurs du livre font ce constat et envisagent en détail les difficultés qui surgissent aux différents niveaux de scolarité dans l’apprentissage de la langue maternelle et des langues étrangères. Les recherches des enseignants de plusieurs pays fournissent une expérience précieuse dans les domaines théorique et didactique.

3Le problème du mot se pose avant tout, et on voit que les auteurs essaient de le résoudre en essayant d’éviter ce terme. On recourt à des termes tels que « lexie », « unité lexicale », etc. La polysémie lexicale et les méthodes pour la faire comprendre aux apprenants sont aussi au centre de l’attention, comme la dérivation sémantique, considérée dans le plan paradigmatique en lien avec la syntagmatique.

4Les unités phraséologiques constituent la richesse incontestable des langues, et l’acquisition de ces unités lexicales par les élèves n’est pas toujours facile. Fnika Falkers fait valoir l’approche cognitive qui a contribué à l’étude des phraséologismes. Comme les autres collaborateurs, elle souligne l’importance de plusieurs facteurs, y compris les facteurs socioculturels, qu’il ne faut pas négliger dans le développement des compétences linguistiques.

5Le choix du vocabulaire pour l’enseignement est orienté vers l’élaboration de nomenclature quantitative et qualitative. Alain Polguère et Dorota Sikora soulignent que le « mot » recouvre généralement une « famille de mots » (p. 41). La question de la création de listes de mots est analysée par Ophélie Tremblay, Pascale Lefrançois et Vincent Lombard. Leur conclusion paraît tout à fait juste : ces listes doivent favoriser l’apprentissage du lexique et guider les enseignants dans l’évaluation des compétences des apprenants (p. 68).

6Les chercheurs ont déployé tout un éventail de méthodes d’analyse des unités lexicales et de moyens d’évaluation en enseignement des connaissances linguistiques. Olga Théophanous établit un « classement opérationnel de la préconstruction lexicale ». L’auteur examine 25 méthodes pédagogiques de français langue étrangère, arrivant à la conclusion que les « méthodes examinées n’accordent pas une place suffisamment large au traitement explicite du vocabulaire » (p. 184). L’apprentissage des langues est étroitement lié à la lecture des textes littéraires. Brigitte Louichon révèle les difficultés potentielles qu’il faut prendre en considération au cours du travail en classe. Le travail sur le lexique paraît obligatoire à Gersende Plissonneau pour la réalisation de la triade du programme de français « nature/culture/société ». Nous trouvons très utiles les idées exprimées par Dominic Anctil sur le rapport à l’erreur lexicale ainsi que celles de Claudine Garcia-Debanc sur les aides lexicales à la rédaction de textes. Les réflexions de Marie-Noëlle Roubaud et de Marie-José Moussu sur l’acquisition du lexique de jeunes enfants sont d’un grand intérêt. Marianne Jacquin se pose comme but d’éclaircir le problème de compréhension des unités lexicales à la lecture du texte littéraire en langue étrangère. Amanda Edmonds étudie la « préférence sémantique » dans le paradigme des synonymes.

7Tous les articles sont complétés par des indications bibliographiques qui pourront nous guider vers les études des problèmes en question. On peut recommander ce livre enrichissant à tous ceux qui enseignent les langues aux différents niveaux scolaires.