Le français à luniversité

Le(s) français dans la mondialisation

Victor Ariole

Référence de l'oeuvre:

Castellotti, Véronique (dir.), (2013), Le(s) français dans la mondialisation, coll. « Proximités », E.M.E. & InterCommunications, Fernelmont, 470 pages.

Texte intégral

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1Entre le langage voué au robotisme des êtres humains et le langage toujours réadapté au flux de la diversité, capable de régénérer et de redynamiser l’humanité, le monde doit trancher. C’est ce débat que cet ouvrage soulève. Castellotti, dans le préambule, indique que la francophonie est riche a priori des mondes — romans, arabes, négro-africains, malgaches, asiatiques, américains et créoles —, donc plurielle. Cela implique un pacte indispensable entre le français et ces mondes pour universaliser leurs dimensions translinguistiques et culturelles. Klinkenberg introduit le débat en précisant que ce pacte des langues et des cultures a un objectif pragmatique : le développement du Sud, où l’aventure coloniale fait preuve de la préférence d’approche française vis-à-vis des développements progressifs affichés de l’après-colonisation. Les intervenants dans la première partie, surtout ceux qui ont observé l’Afrique, en conviennent. « Penser le français en Afrique comme langue individuelle » aide à mieux développer les synergies. Pour la deuxième partie du débat, consacrée aux orientations didactiques, on pourrait la résumer ainsi : conjuguer simultanément et cumulativement la théorie avec le terrain pour construire un partenariat pédagogique permanent entre le spécialiste de la langue et celui d’autres disciplines enseignées ; ou, encore, rapprocher les éléments scientifiques de la langue française et les étudiants d’autres disciplines en vue de créer des synergies entre le monde universitaire et le monde de l’entreprise. C’est, à propos, ce qu’envisagent Padonou et Avram. La troisième partie insinue l’appropriation du français « langue de partage » à travers des littératures exprimées en français, mais exhibant des contraintes émanant de la force de l’espace et celles des langues substrats. Collès a analysé cette situation en comparant la Belgique et le Québec, deux espaces différents, qui créent deux français différents. Alors, au niveau de la littérature et de son enseignement, il faut à la fois exercer l’esprit de préréflexivité — la mise en voix — et la réflexivité — l’étude du texte en question et des interprétations possibles. Une langue de partage tolérante ne préclut pas une sélectivité envers la bienséance. Dans la quatrième partie, qui traite des « recherches diversitaires », il y a lieu de prouver que la francophonie, par « ses mondes », peut frayer un autre chemin vers d’autres formes de connaissance hors la science. Feussi, prônant l’approche d’« expérienciation », analyse des situations de recherche en gestion didactique de la diversité ; il déduit que mettre en relief des choix d’essentialisation de la diversité préconise des processus didactiques basés sur la construction de ponts entre les langues. En effet, la langue française doit entretenir des liens avec d’autres langues de Sud en situation de proximité. Pour la nécessité de pluraliser et de faire s’épauler les adjuvants d’unicité, voire la mondialisation des cultures, Coste trouve que des français du monde — défigé et déshomogénéisé — ne va pas de soi. En tout cas, c’est tranché : des français du monde filtrés pour toujours refaire le monde humanisé contre le monde robotisé, ne serait-ce que pour parler des droits des cultures, chers à l’UNESCO, pour aussi dire « La théorie étendue » des droits de l’homme.

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Pour citer

Victor Ariole, Le(s) français dans la mondialisation
Le français à l'université , 19-02 | 2014
Mise en ligne le: 16 mai 2014, consulté le: 20 avril 2024

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Auteur

Victor Ariole

University of Lagos (Nigeria)

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